Le patron, c'est Sagan

17 novembre 2018 - 13:10 [GMT + 8]

La deuxième édition du Tour de France Skoda Critérium de Shanghai a été remportée par Peter Sagan, vainqueur d’un sprint à trois face à Geraint Thomas, vainqueur du Tour de France 2018 et au champion d’Europe Matteo Trentin qui complètent dans cet ordre le podium. L’ancien champion du monde cède pour une fois le maillot vert à Marcel Kittel, qui a affiché sa vigueur sur les sprints intermédiaires, tandis que Pierre Latour, meilleur jeune en juillet, est le seul à conserver son maillot distinctif. Son leader Romain Bardet a été distingué par le prix de super combatif.

UN CHRONO EN « MARIAGE CHINOIS »
Il fallait l’inventer. Romain Bardet dans la même équipe que Geraint Thomas, lui-même opposé à l’un de ses lieutenants sur le Tour, Jonathan Castroviejo. Les Chinois l’ont fait, à l’occasion du contre-la-montre par équipe « sur mesure », dont la composition a été confiée aux abonnés du réseau social Weibo. Ils ont été un million à se prononcer pour cette distribution particulière des talents. Si la mise en route a été laborieuse dans le premier tour de circuit, les deux formations ont brutalement accéléré leur poursuite pour boucler les 6 km de leur exercice collectif à une moyenne de 44,4 km/h. Au final, le « club des cinq » composé de Sagan, Kittel, Trentin, Castroviejo et Zhang Chunlong termine avec à peine deux secondes d’avance sur Thomas, Bardet, Latour, Fuglsang et Wang Meiyin.

CARRÉ MAGIQUE
On se surveille de près sur le manège de Shanghai ! C’est la règle des courses organisées sur un circuit dynamique, qui plus est lorsqu’une chasse aux points se joue tous les quatre tours. Pour autant, les ambitieux se déclarent d’entrée, avec Romain Bardet dans une échappée à 6 où l’on repère également Wang Meiyin, Nills Politt et Daniel Oss. Mais le peloton ne laisse jamais plus de 20’’ à ces attaquants, repris dans le cinquième tour pour laisser la vedette à un nouveau groupe, de cinq coureurs cette fois-ci. Marcel Kittel y fait la loi et se jette sur les points du deuxième sprint intermédiaire, profitant de l’absence du maillot vert Peter Sagan, pourtant peu habitué à partager dans ce domaine. C’est bien la conquête du classement par points qui motive le sprinteur allemand, privé de succès l’été dernier sur la Grande Boucle mais bien revanchard en Chine, même si Luka Mezgec lui colle à la roue façon ventouse sur le troisième sprint intermédiaire.

Presque aussi remuant que dans les ascensions alpestres, Bardet ressurgit dans le groupe de tête en menant une contre-attaque qui aura certainement tapé dans l’œil du jury de la combativité. Mais le peloton se reforme dans le 16e des 20 tours au programme. A dix kilomètres, un carré magique se détache du peloton avec Geraint Thomas, Peter Sagan, Pierre Latour et Matteo Trentin. Le Maillot Jaune sort réellement de sa réserve à l’approche des deux derniers tours : son accélération éjecte le maillot blanc, qui se retrouve dans une situation inconfortable, coincé entre la tête de course et le  peloton à ses trousses. A la cloche, c’est bien un sprint à trois qui se précise. Le champion d’Europe a une carte à jouer, mais Peter Sagan anticipe et accélère à plus de trois cents mètres pour imposer sa puissance. Fallait pas l’énerver !

UN MAILLOT JAUNE EN VISITE…
La silhouette a gagné en rondeurs, mais le sourire et les yeux clairs du Luxembourgeois n’ont pas bougé depuis sa victoire du Tour de France 2010. Andy Schleck est bel et bien retiré des pelotons, mais les fréquente régulièrement en tant qu’ambassadeur pour Skoda, qui a fait appel à lui pour porter la bonne parole en Chine : « Je connais bien le pays, j’y suis venu assez souvent et l’on voit bien que le cyclisme progresse rapidement ici. J’ai roulé ce matin avec les amateurs, qui étaient plus de 2000 au rendez-vous, il y a un gros potentiel ici ». Spectateur du Critérium, Schleck profite également de ce rassemblement pour retrouver le parfum de la compétition, sans en subir la pression : « Il n’y a encore pas longtemps, tous ces gars étaient mes collègues et beaucoup sont restés de bons copains. Alors ça fait toujours plaisir d’être là, je me sens en famille ».  

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